évolution de carmen herrera

1er mai 1895. naissance à la Havane. Son père, Pedro Hererra, est richissime. La famille Herrera possède plusieurs hectares sur l’île et surtout des champs de canne à sucre et de tabac. Carmen naquit au milieu de cette richesse. Malheureusement, cette richesse n’arrivera pas à sauver sa mère, Carmella Santiago Herrera, qui fait une septicémie et meurt quelques heures à peine après la naissance de sa fille et unique enfant. Pedro Hererra se fait la promesse qu’il ne se remariera pas mais offrira à sa fille une enfance heureuse, tout du moins autant qu’il peut malgré le contexte de Cuba, occupée alors par les Etats-Unis moldus lors de la guerre hispano-américaine. Si la République de Cuba est officiellement créée en 1902 déclarant l’indépendance, c’est malgré tout l’occupation américaine qui persiste. C’est aussi à la naissance de Carmen que Pedro constate que sa fille est métamorphomage, la première de la famille.
1902. Carmen a sept ans et est une enfant éveillée mais surtout particulièrement maline. Plusieurs fois, elle fait des frayeurs à son père en se faisant passer pour un autre enfant ce qui donna des situations particulièrement compliquées avec certaines familles. Notamment une fois où, du haut de ses sept ans, elle a enfermé une petite fille dans les écuries de la demeure des Herrera et a tenté de se faire passer pour la dite petite fille. La supercherie n’a fonctionné qu’une vingtaine de minutes mais la mère y a cru jusqu’à ce qu’on entende les cris de la petite enfermée, effrayée par les chevaux. Cet incident achèvera de convaincre Pedro de trouver un mentor pour sa fille. Il demande donc a un de ses amis d'aider Carmen à maitriser son don. Elliott Selwyn rentre donc dans sa vie.
Septembre 1919 – Juin 1912. Carmen est scolarisée dans l’école hétéroclite de Castelobruxo. Havre de paix dans une Amérique du sud sous le des conflits laissés par les européens et traversant des crises financières et indépendantes, elle s’y épanouie pleinement découvrant des cultures et des langues jusque-là inconnues. Elle sera réputée comme étant extrêmement douée en Sortilèges, créant de la « belle » magie, artistique. Elle y côtoie des nés-moldus sans problème et est même amie avec certains. En parallèle, elle entre dans l’école de danse magique du Brésil où elle se trouve une passion pour la danse (danse classique, valse, bachata, rock entre autres mais surtout flamenco). Son emploi du temps est peu à peu aménagé pour lui permettre de suivre ses cours de danse.
Juillet 1911. Carmen a 16 ans lorsque son épiphanie a lieu. Invitée par son mentor et ami, Elliott Selwyn, elle tombe amoureuse des productions artistiques d’Elliott (peintures, sculptures). Décidant d’arrêter la danse (mais reviendra bien souvent à ce premier amour), elle se décide à suivre des cours d’art avec Elliott. N’aimant pas l’art dit « traditionnel » (essentiellement portraits, paysages), elle fait plus dans l’abstrait (dans la veine de picasso au sortir de la guerre d’Espagne plus tard) et touche à tout pour se trouver : peinture, sculpture, photographie lors d’un voyage en Algérie. Peu à peu elle devient aussi la muse d’Elliott et leur relation prend un nouveau tournant. Lors d’une séance photo dans l’atelier qui a été aménagé par Elliott, Carmen et lui entament une relation romantique. Elle est alors âgée de 16 ans, lui en aura 23. Ils gardent leur relation même vis-à-vis de Pedro, secrète, jusqu’à sa majorité où ils ne prennent plus la peine de se cacher.
Août 1912. Des rumeurs éclosent dans la haute société sorcière cubaine. On dit que la petite Hererra, âgée de dix-sept ans à peine, est devenue la maîtresse du grand Elliott Selwyn qui par ailleurs est marié. Carmen se fiche complètement des rumeurs et assume sa relation avec Elliott, profondément amoureuse de cet homme qui lui a tout appris et à qui elle doit tout. Son père, Pedro Hererra, ne verra pas spécialement d’un bon œil cette relation et se brouillera avec Elliott mais n’interdira jamais sa fille de voir son amant. Pendant ce temps, Carmen commence sa carrière d’artiste peintre à travers le monde et se fait lancer par et grâce à Elliott, bénéficiant de son carnet d’adresse déjà conséquent. Très vite c’est un succès pour cette jeune femme à peine majeure mais déjà saluée par le public.  
Novembre 1914. Pedro Hererra qui veut assurer le futur de sa fille lui fait comprendre qu’elle doit commencer à envisager un mariage. Si au début, Carmen refuse car elle souhaite rester la maîtresse d’Elliott, elle finit par accepter un soir après de longues discussions avec son père. Oui, mais pas sans conditions. Comme la fille de l’homme d’affaires qu’elle est, Carmen négociera avec son père le futur mari qu’elle souhaite : un mari qui la laisse vivre de son art mais la soutienne aussi financièrement ; elle ne veut pas d’enfants tout de suite mais quand elle sera prête ; veut continuer à fréquenter Elliott ;  veut pouvoir retourner à Cuba quand elle le souhaite. Si son père rechigne sur Elliott et les enfants, il finit par lui dire qu’il va voir ce qu’il peut faire, aimant sa fille plus que tout au monde et ne voulant pas qu’elle soit malheureuse dans son mariage. Ensemble, ils établissent une liste de prétendants et finissent par la réduire à trois noms. Lukian Fabregas pourtant déjà engagé est dans la liste. Annonçant la nouvelle à Elliott, une dispute éclate entre eux. Lui n’accepte pas qu’elle se marie. Elle lui dit qu’elle n’a pas le choix et que ce sera comme cela. Il boude un temps mais ils continuent de se voir.
Janvier 1915 – Mai 1915. Carmen commence les négociations de son futur avenir marital avec les deux premiers noms de la liste sur ces quelques mois. Le premier, elle ne le trouve pas à son goût. Le deuxième est stupide. Désespérée, elle finit par se rabattre sur Lukian Fabregas sans grand espoir, après tout, il est déjà engagé et elle ne l’a jusqu’alors jamais rencontré. C’est à Londres qu’elle le rencontre tandis qu’elle assiste à une vente aux enchères importante. Ils lorgnent tous les deux sur la même œuvre. C’est finalement Carmen qui parvient à l’avoir mais c’est déjà trop tard : elle a le coup de foudre pour Lukian, coup de foudre partagé. Elle passera quelques temps à Londres dans le but de le séduire (bien que cela soit déjà acquis sans trop parler) avant de finalement parvenir à une négociation de ses fiançailles avec lui. Ce dernier rompte ses fiançailles déjà engagées avec une autre femme et décide de s’engager avec Carmen. Ils apprennent doucement mais sûrement à se connaître.
Juillet 1915. Toujours amoureuse d’Elliott mais ayant développé des sentiments pour Lukian qu’elle veut comme mari, Carmen retourne à Cuba. Elle y prépare de mai à juillet 1928 une de ses plus grosses expositions. Le 18 juillet 1928, l’exposition a lieu et est un succès. Lors de cette soirée, Elliott Selwyn a fait le déplacement mais est accompagné de sa femme au grand désespoir de Carmen. Si elle s’imaginait une femme soumise et triste, il n’en est rien : il semblerait qu’il y est un accord tacite entre les deux époux. Malgré tout, en colère, mal de se retrouver devant sa rivale, Carmen explose tandis qu’elle est seule avec Elliott, le gifle et lui hurle dessus qu’il n’avait aucun droit de ramener sa femme et de l’humilier ainsi (tout le monde parlait sur eux dans la soirée). Il tente de la calmer mais elle s’enfuit de la soirée. Il part à sa recherche. Tandis qu’elle parcourt les rues de La Havane en larmes, elle passe devant une voiture moldue devant l’ambassade américaine à Cuba. Alors qu’elle est au bout de la rue la voiture explose la propulsant au sol et la sonnant. Elliott finit par la retrouver et l’amène jusqu’à l’hôpital pour qu’elle se fasse soigner. De cet attentat, Carmen en ressortira choquée et particulièrement haineuse des moldus. (attentat lié à la dictature de Gerardo Machado alors président).
Octobre 1915. Tandis que les préparations du mariage avancent, Carmen se remet de cet épisode. Le point de non-retour se produit entre Elliott et elle un soir d’octobre. Carmen apprend qu’il a une nouvelle muse. Hors d’elle, jalouse et attristée, elle met fin à leur relation après une violente dispute. Il ne sera pas invité à son mariage.
15 Mai 1916. Mariage avec Lukian Fabregas. Carmen abandonne son nom de jeune fille pour devenir sa femme. Les noces sont somptueuses et ont lieux en deux temps : une première partie à Cuba, une deuxième à Londres. Carmen quitte Cuba pour emménager à Londres où elle commence sa nouvelle vie. Ils entament leur voyage de noce en faisant l’itinéraire suivant : Egypte, Thaïlande et Australie, sur tout l’été 1929.
Septembre 1916 - 1930. Les débuts à Londres sont difficiles quand bien même les Fabregas vivent reculés dans le sud. Carmen a du mal à se faire au temps anglais et déprime quelque peu, n’arrive plus à produire des œuvres. Ne connaissant personne (et évitant Selwyn), elle finit par malgré tout établir sa galerie d’art où elle tente de lancer de nouveaux artistes tout en continuant de briller elle-même.
1930. Elle arrive un soir chez elle et demande à Lukian de lui faire un enfant. Elle veut être mère et se sent prête à fonder une famille. Disposant d’une liberté sexuelle et allant voir ailleurs, le couple décide de devenir exclusif pendant cette période et pendant une partie de la grossesse de Carmen. En parallèle, Carmen retrouve une inspiration soudaine. Il s’agit d’une des périodes les plus prolifique de sa vie artistique.
16 novembre 1931. Naissance d’Esteban Fabregas. Un bébé en très bonne santé et ayant le don de Carmen. Si Carmen a eu peur de terminer comme sa mère, elle n’en est pas moins rassurée. La grossesse a été un peu difficile à vivre pour la cubaine malgré tout.
1934. Naissance d’Haydée Fabregas, une petite fille sans le don de Carmen. Le couple Fabregas reprend ses habitudes libertines bien que Carmen attende réellement deux ans pour réellement s’y remettre (le temps que ses enfants en bas âge soient suffisamment grands d’après elle).
1940. Cuba investie par la Cosa nostra, casinos et blanchiment d’argent y fleurissent. Les Herrera en profitent, s’enrichissant au passage. Pedro décide que sa fille ne reviendra pas à Cuba pour les vacances d’été, la situation devenant de plus en plus dangereuse sur l’île. Carmen, déçue, reste donc à Londres où elle se considère plus en sécurité.
7 septembre 1940 Début du Blitz, Lukian Fabregas alors employé au ministère, meurt sous la bombe qui rasera le bâtiment la laissant veuve avec deux enfants. Elle envoie ses enfants à la campagne pour plus de sécurité mais doit rester à Londres pour son business.