Butterfly effect - Esihle Shacklebolt

- MÉFAIT ACCOMPLI -

---

cette partie est entièrement libre, mais pas optionnelle. vous pouvez y détailler l'histoire de votre personnage,  son caractère, des anecdotes, un extrait de RP, un poème etc.
---
Esihle le regardait, son grand frère sur son balais, son regard laissait paraître la fascination qu’elle pouvait avoir pour Sipho, il semblait si à l’aise, si fort sur son balais. La petite fille qu’elle était encore arrachait distraitement des brins d’herbes sur le sol, une moue bien reconnaissable sur son visage. Elle ne savait pas où étaient ses soeurs, ni ses autres frères, Ils étaient probablement occupés ailleurs. Son regard suivait son grand frère, boudant dans son coin d’être clouée au sol. Papa disait qu’elle était encore trop petite pour voler, mais elle n’était pas d’accord, après tout elle avait vu Sipho s’entraîner tous les jours depuis le début des vacances, ça semblait pas être si compliqué, ni dangereux, la preuve, Sipho lui était jamais tombé. Elle tapait sur le sol de frustration, soufflant avec force, dans l’espoir que son frère finisse par la remarquer. Capricieuse ? Oui, elle l’était probablement, déjà  a cet âge, elle avait l’habitude de tout faire pour obtenir ce qu’elle voulait, au risque de se faire ensuite corriger par son père, mais si elle avait réussi, la grosse voix paternelle en valait le coup, et puis quelques sourires et il finissait toujours par céder.

Finalement, Sipho piquait dans sa direction, rejoignant le sol. ” T’en fais une tête. “ Esihle tournait la tête en croisant les bras pour ne pas le regarder. ” Hey ! C’est papa qui veut pas que tu voles ! pas moi !” Esihle levait un sourcil, se retournant vers lui en se levant, les mains sur ses hanches, tête légèrement inclinée ” Je t’ai pas entendu lui dire que tu pouvais m’apprendre, que je risquerait rien avec toi ! “ Sipho la regardait avec un sourire amusé. ” Rigole pas ! “ Et c’était trop tard, le frère éclatait de rire face à la réaction de sa petite soeur. La prenant dans ses bras il la portrait pour la faire tourner. Ignorant la petite qui se débattait dans ses bras. ” Quand je serai grande j’te transformerai en vilain cochon !” Et elle détestait les cochons. ”Hey c’est pas très gentil ça !” Il reposait sa soeur sur le sol, un air faussement blessé sur le visage, mais qui suffisait à faire croire a la petite qu’elle avait vraiment fait mal à son frère. Elle s’accrochait donc à son tee-shirt. ” Même si c’est un petit cochon ? “ Clignant doucement des yeux avec un petit sourire sur le visage. ” Tu as peur de tous les cochons même les petits. “ répondait-il, elle secouait la tête. ” Mais toi j’aurais pas peur de toi ! Comme j’ai pas peur de voler et de te battre au Quidditch !” Il éclatait de rire, comme si c’était la chose la plus drôle qui lui ai été donné d’entendre. ” Ecoute, j’te propose un deal, tu viens avec moi sur mon balai et on dit rien à papa, et en échange tu me promets de ne jamais me transformer en cochon. “ Esihle sautait de joie, ” Promis promis !! Allez ! Dépéche toi avant que papa rentre !”

Sipho attrapait sa soeur contre lui, et elle volait pour la première fois. Evidemment, Esihle ne resista pas à l’envie de dire à son père qu’elle était assez grande pour voler, la preuve, Sipho l’avait laissé faire, et depuis ce jour, Sipho avait entraîné sa soeur, Esihle ne voulait pas devenir joueuse de Quidditch, mais elle voulait prouver qu’elle pouvait l’être, une mauvaise habitude qu’elle allait répliquer dans tous les domaines qu’elle croisait.

---

Elle avait rêvé de ce moment depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, quand bien même elle avait été aux quatre coins du monde avec sa famille, il y avait toujours eu quelque chose qui la ramenait à l’Angleterre, une sorte d’attraction pour ce pays dans lequel son nom faisait partie des plus connus, des plus entendus, de ceux qu’on considérait comme sacrés. C’était quelque chose qui flattait son égo qui la rassurait dans quelque chose qu’elle savait vrai. Elle valait plus, elle valait plus que d’autres qui avaient croisé sa route. Et ce soir-là était le sommet de cette validation. L’invitation Elligere & Esse arrivait tous les ans à la même année, ses soeurs, ses frères, ses parents, tous y avaient été invité au fil du temps, pas tous y étaient allé. Mais elle n’avait pas raté cette occasion. Son père et sa mère étaient absents, en voyage quelque part dans le monde, en réalité la plupart du temps elle oubliait les destinations, et puis les connaissant ils finiraient probablement ailleurs que ce qui avait été prévu à la base. Alors elle avait demandé à Sipho de l’accompagner.

Ses soeurs l’avaient aidé à choisir sa tenue, bien que peu emballées par l’idée qu’elle accorde tant d’importance à l’apparat et à ce monde que les autres Shacklebolt regardaient de loin, profitant des avantages sans partager les idées ou les mentalités des sang-purs qui seraient réunis à cette soirée. Esihle, elle, bien que silencieuse et prudente sur ses propos, avait rejoint Poudlard cette année pour la seule raison de faire partie de cette société, de faire partie de ce monde qui considérait les gens de sa naissance comme les dignes héritiers de la magie. Elle partageait les idées qu’elle avait entendu dans la salle commune des Serpentard. La pureté du sang avait une valeur particulière à ses yeux. Et le luxe dans lequel cette société grandissait, vivait, s’accordait avec les envies d’une jeune femme de seize ans, elle se voyait faire partie de ces gens là, se tenant droite, digne et fière de qui elle était, du nom qu’elle portrait, des portes qui s’ouvraient à son approche. Elle voulait être considérée comme leur égale, et ça commençait ce soir.

Elle s’était accrochée au bras de Sipho, son premier bal des débutantes, elle dont certaines jeunes filles et jeunes garçons présent connaissaient comme la nouvelle élève de Poudlard. D’autres comme la fille d’un couple de diplomates. D’autre encore, à en juger par la manière dont elles bavaient sur son frère ou chuchotait à son passage, comme la soeur de Sipho Shacklebolt. Ce soir là, aucun ne connaissait son prénom, qui elle était. Et elle s’était promis que ça changerait. Qu’ils sauraient qui est Esihle Shacklebolt. Elle avait dansé ce soir-là, avec plusieurs jeunes sang-purs, dont les noms se mélangeaient dans son esprit, plus âgés ou plus jeunes qu’elle. Elle avait fait bonne figure, avait souri, avait joué le Jeu sans aucune hésitation, sans aucune erreur. Car tout devait être calculé, une danse parfaitement millimétrée.

---
tw: violence
” Amir est un sorcier…je travaille pour une école créée pour les jeunes garçons comme lui, un endroit où il pourra apprendre a user de sa magie, la contrôler, découvrir le monde qui est le sien. “ Esihle connaissait ce discours sur le bout des doigts. Elle l’avait répété toute l’année en attendant le jour où la Directrice de Ouagadou la chargerait d’entrer en contact avec les enfants né-moldus. C’était un monde qu’Esihle ne connaissait pas, et si elle ne nierait pas avoir une légère curiosité pour les sans-magie, elle n’était pas non plus emballée par l’idée d’être aussi proche d’eux. Elle se sentait vulnérable, et c’était le genre de chose qu’elle détestait, elle qui s’accrochait au contrôle avant toute chose, qui voulait savoir comment les choses se passeraient. Probablement était-ce une bénédiction qu’elle ne soit pas née Medium. Elle aurait fini par passer sa vie dans le futur. Pourtant ce soir-là, elle allait regretter que ce n’était pas le cas.

Les signes avant coureur de la colère lui parvenait bien tard. Le père d’Amir s’était levé, éloigné d’elle et de la table alors que sa mère la regardait, les yeux débordant de larmes, le dégoût sur leurs visages. Et à leurs côtés, le jeune Amir, mince, habillé de pièces rapiécés qui clashaient violemment avec le reste de la demeure, qui à défaut d’être ostentatoire reflétait malgré tout une certaine classe sociale et un confort. Esihle se redressait un peu. ” Il sera bien traité avec nous, vous n’avez pas a avoir peur “ La naïveté d’Esihle serait sa perte, alors qu’elle tendait la main vers celle de la mère qui la reculait violemment. Ce fut ce geste qui déclencher ce qui resterait gravé dans l’esprit de la jeune femme. La main de la mère s’écrasait sur son visage, la faisant reculer de choc, elle se relevait. N’eut pas le temps de réagir que la main du mari venait saisir sa gorge. Il hurlait, il hurlait sa rage, sa haine, anormaux, monstres, démons. Les mots qui tombaient ne parvenaient pas à l’oreille d’Esihle, car la seule chose qui l’animait était la peur, la peur de ce qu’il allait faire, de ce qu’il pourrait faire, le premier coup tombait, puis un suivant qui venait ouvrir sa lèvre. Esihle essayait de se débattre mais la force de l’homme était trop grande. Amir vint alors pousser son père. Et Esihle lui avait saisi la main, transplanant avec le garçon sans crier gare, s’effondrant, à bout de forces, à bout de souffle et le bras désartibulé devant Ouagadou.

Esihle avait été blessée par cette rencontre, et par son impuissance face à eux, face à ceux qu’elle voyait désormais sans le masque de la naïveté, qu’elle voyait pour la violence qui les faisait avancer contre les Sorciers, elle n’avait plus de doute, sur qui étaient les moldus, ce dont ils étaient capable. Elle voulait être en mesure de se défendre dans les situations où elle n'aurait pas accès à ses pouvoirs magiques.
Elle était encore à Ouagadou, marquée par l’évènement, le corps tant que l’esprit. Elle n’était plus la même sous bien des angles. Et peut-être était-ce ça qui avait fait qu’elle soit choisie, elle n’en savait rien à l’époque, n’en savait toujours rien maintenant.

Elle était arrivée, dans les couloirs de l’école, comme une ombre regorgeant de promesses. La Voleuse Rousse. Un mythe aux yeux d’Esihle qui pourtant avait toujours quelque part était intriguée par cette organisation. Et la promesse de l’entraîner, de la rendre plus forte, avait suffit à ce que Esihle accepte le marché. Entraînée par Aquarius, destinée à prendre sa place.

Esihle s’était entraîné en continue, pendant des semaines, des mois, quittant son emploi à Ouagadou pour accompagner Aquarius en Angleterre.

Neuf mois plus tard, Aquarius disparaissait, et Esihle devenait Aquarius. Le sachet de thé entre les doigts, avec une détermination nouvelle sur son visage. Parce que la voleuse rousse ne lui avait pas donné uniquement la force de se défendre, mais aussi les moyens de se prouver a elle même qu’elle pouvait le faire. Qu’elle était digne de plus, qu’elle méritait plus.

---

Le département ne parlait que d'une chose ces derniers jours, la nomination de Arcturus Black en tant que directeur. Pour cause, ce dernier n'avait pas travaillé dans la coopération magique, pourtant si certains collègues ne comprenaient pas cette nomination, ce n'était pas le cas d'Esihle. Seul un idiot sous-estimerait l'influence des Black en Europe et dans le Monde. Garder un Black à la tête d'un département comme celui là, spécialement dans une époque tendue, était la meilleure solution possible. Et puis le fils d'Alaric avait probablement été éduqué de manière à prendre ce rôle un jour. Quand bien même la robe de Magenmagot lui allait bien. ” Monsieur Black ne devrait pas tarder Monsieur Armand. “ Elle souriait, par habitude. Les français n'étaient pas particulièrement les plus plaisants, ni les plus patients, et avec le retour en Angleterre du département des mystères Esihle avait été chargée du confort et de l'accueil des officiers français, y compris cet homme, qui exigeait de voir Juliette Delacour ” Miss Delacour ? Je crains monsieur que nous allons devoir attendre Monsieur Black. “ Elle souriait toujours quand il s'approchait, elle frissonnait, il ressemblait à un vieux porc, et sentait l'alcool à en piquer les yeux. Elle se tendait en sentant la main de l'homme sur sa hanche ” Monsieur ? Puis-je vous proposer un thé ?” souriant toujours, elle se dégageait en faisant venir à elle une bouilloire brûlante, elle le fixait droit dans les yeux, l'homme reculant un peu, il ne fallait pas grand chose, un geste brusque pour que la bouilloire ne tombe, une protection quoi que sommaire, face au visage angélique d’une Esihle déterminée à faire ses preuves, ce n’était pas le premier, qu’elle repoussait gentiment, avec un sourire sur les lèvres, comme toutes les femmes pour lesquelles l’ambition est un danger, ne pas paraître trop futée, trop intelligente, les airs d’ingénues pour pouvoir se griffer une place dans leur monde.

Monsieur Armand ! La voix surpris Esihle qui se retournait pour voir le nouveau directeur s’avancer vers elle. ” Veuillez m'excuser, nous avions rendez-vous ?” Elle remarquait la manière naturelle d’Arcturus de se glisser entre elle et le français, le genre de chose que son père avait déjà fait avant lui, mais elle n’avait pas la même impression que laissait Alaric. Esihle était à court de stratagèmes non violents pour faire reculer le français sans pour autant le froisser, c'était là toute la subtilité de son emploi, devoir satisfaire, ne pas faire fuir, ne pas énerver, ne pas céder. Alaric Black l'avait jugée parfaite pour ce poste. Probablement parceque lui aussi elle le repoussait souvent. Alors la vision d’Arcturus était bienvenue. Elle l'écoutait avant de suivre en français, bien que marqué d'un léger accent. ” Monsieur Armand est ici avec l'équipe française chargée du transfert du département des mystères. “ Elle fixait le français ”En revanche il est également ici pour une raison plus personnelle. Monsieur est fiancé à Miss Juliette Delacour et souhaite la faire rapatrier en France.” Elle établissait les faits. L'affaire Delacour n'était pas simple, et si Esihle était plus compatissante elle aurait eu pitié de la française, mais il y avait plus en jeu que le bien être d'une hybride.
” Monsieur Black ! “ il claquait la langue d'un air désapprobateur en écoutant l'agent de liaison avant de revenir à l'homme en charge et de faire taire l'autre d'un geste de la main ” Assez parler gamine, continuez en Anglais qu'on puisse vous comprendre. Vous massacrez le français !” il regardait alors Arcturus ” Juliette Delacour est ma fiancée, ma promise et vos frontières ne peuvent contrer un ordre Royal qu'elle a reçu il y a des semaines maintenant ! “ Arcturus Black ne reculait pas d’un millimètre ” La demande de rapatriement de Miss Delacour a-t-elle été formulé officiellement auprès et validé en ce jour ?” Esihle gardait son sourire de façade, bien que son cœur battait à 100 à l'heure, comme une biche prise entre deux chasseurs. Pour une première impression, c'était ridiculement raté. Elle s'efforçait à garder la tête droite, ignorant les regards des collègues intrigués par la scène.  ” Je disais justement à Monsieur Armand que nous n'avons pas reçu de demande de rapatriement. Miss Delacour est également citoyenne de nationalité britannique, ce qui veut dire que la demande de sa Majesté doit passer par notre service pour être considérée comme coercitive.” Elle terminait ainsi avant de regarder le français. ” Je peux vous en donner quelques exemplaires Monsieur. “ Elle adressait un nouveau sourire appuyé au français, bien que légèrement plus insolent.

Le français rouspétait encore, jusqu’à ce que Monsieur Black ne lui fasse comprendre qu’il avait plus a perdre en forçant les choses qu’en suivant la voix officielle. Esihle avait réussi à tempérer le caractère du français en lui faisant miroiter une soirée à la Licorne où elle le savait très connu. En espérant que Delacour ne compte pas y mettre les pieds. Elle s’était ensuite tournée vers Black, s’excusant de ce qui pour elle était un échec, elle n’avait pas put canaliser le français et empêcher cette scène ridicule. ”Ne vous en faites pas. Vous avez très bien géré la situation. Et je tiens à vous remercier pour votre loyauté envers le Ministère et envers notre pays. Les relations avec la France sont importantes, mais nous ne pouvons pas permettre que nos lois et nos protocoles soient remise en cause. Nous devons rester fermes et ne pas céder aux menaces. “ Esihle levait les yeux vers Arcturus, réfléchissant quelques secondes, rester fermes, c’était là ce que son père aurait fait à sa place. Bien qu’Alaric aurait caressé Armand dans le sens du poil, là où Arcturus n’avait pas eu peur de le mettre à terre. ” Monsieur Armand est important mais il fonctionne de la même façon que beaucoup d'hommes...il tend à s'énerver si on lui retire ses jouets. En revanche, si vous m'autorisez un conseil ? Le Roi de France lui mange dans la main, tous nos agents sur le territoire français et ce que disent les ressortissants et réfugiés politique disent que Armand est celui qui est aux commandes. Les Delacour ont perdu de leur influence depuis le départ de Juliette. Nous n'avons pas fini d'entendre parler de cette histoire. “ Esihle haussait simplement les épaules, ce n’étaient là que des faits que ses études sur la France et sa société avait révélé. ”Vous auriez quelques minutes à m'accorder ? J'apprécierais un échange humain pour me mettre au fait des affaires délicates sur lesquels mon père travaillait.” Elle haussait un sourcil, visiblement surprise par sa proposition. Elle aurait imaginé qu'il se serait tourné vers sa sous-directrice pour une affaire de ce genre, ou sa secrétaire directe. Elle balayait l'endroit du regard. Une voix dans son esprit lui disait de se lancer, de saisir chaque opportunité. ”Je peux me libérer” lançait Elle quelque peu joueuse ”je peux faire apporter du thé dans votre bureau ? A moins que vous ne désiriez quelque chose de plus fort ? “ comme il était de coutume avec Alaric.

Ils avaient longuement échangé, avant qu’elle ne se retire finalement à son propre bureau. Ce soir là, alors que le centre était vide, ils s’étaient retrouvé, dînant ensemble, comme deux collègues, discutant des affaires de l’état. Et Esihle n’avait qu’une pensée en tête. Un homme comme lui serait parfait pour ce qu’elle voulait de sa vie. Un homme déjà pris.