The Last Hope - Alcide Gaunt

- MÉFAIT ACCOMPLI -

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Le choix de vivre venait avec ses conséquences. Si parfois elles pouvaient s’avérer positive, c’était ce que tu te disais lorsque tes lèvres retrouvaient le chemin de celles de Tiyi, lorsque tu avais l’impression d’exister à nouveau, de ne plus être simplement un fantôme, un condamné à mort qui refusait de quitter cette vie dans les yeux de ton frère, lorsque tu discutais, riais avec Dagmar, Juliette, cette autre famille choisie, il venait également avec son lot de négativité indéniable, lorsque le monde devenait trop douloureux à subir, lorsque l’appel de la drogue, l’attrait du poison hurlait dans tes veines et lorsque, comme aujourd’hui, tu te dirigeais au devant des ravages de ton ancienne vie.

En silence devant le miroir, Orphée à tes pieds, tu essayais, puis renonçais à des tenues bien trop riches, maudissant l’absence de Juliette pour te guider, maudissant l’angoisse qui naissait au creux de ton estomac…Comme s’il en avait quelque chose à faire de ton apparence, celui qui n’avait fait, et à raison, que te mépriser, pour ne connaître de toi que ce que tu avais pu faire subir à Cieran plus jeune, pour ne connaître de toi que ce qu’il avait vu, les excès et la chute, les fois où tu revenais pour mieux disparaître.
Fixant finalement ton choix sur une tenue que Juliette avait décrite comme “faussement décontractée” quoique cela veuille dire, tu te fis violence pour repousser tes cheveux de tes yeux, feindre une décontraction inexistante pour celui qui restait encore si fragile, si mal assuré, avant de reporter les yeux sur le petit serpent, cherchant l’approbation de ton ami rampant.

”Je te préviens, il risque d’être plutôt désagréable, de dire des choses que tu trouveras déplaisantes mais tu restes sage, d’accord ?”

Tu ne connaissais que trop bien la loyauté, l’instinct de protection dont semblait étrangement faire preuve le reptile et, même si sa minuscule taille ne risquait pas de faire de lui un danger potentiel pour quiconque, tu préférais te tenir à l’abri d’un incident diplomatique.

Inspirant avant de transplaner, tu passais la porte du centre international de duel, siège du nouveau ministère avec une appréhension que tu peinais bien trop à camoufler, adressant un sourire crispé à une secrétaire quelconque qui simulait probablement le fait d’être occupée.

"Bonjour. Est-ce que je pourrais m’entretenir avec Monsieur Arcturus Black s’il vous plaît ?”

”Votre nom.”

Orphée s’agitait déjà autour de tes doigts devant le manque d’amabilité flagrant, manque d’amabilité qui ne risquait pas de s’arranger lorsque tu révélerais ton nom mais tu n’avais pas vraiment d’autre choix, pas si tu voulais lui parler loin de la présence de ton frère.

”Alcide Gaunt.”

Et comme toujours, tu voyais le même dégoût sur les traits des autres, comme toujours tu voyais les images qu’évoquaient ta famille qui dansaient dans leurs yeux, les dégénérés consanguins, tu l’entendais presque le penser et tu n’avais jamais été aussi heureux de ne pas être legilimens qu’en cet instant précis alors qu’elle revenait vers toi, t’indiquait la direction avec le mépris qui suintait chaque pore de sa peau.
Poussant la lourde porte de bois après y avoir été invité, tu entrais dans le bureau, te sentant absolument ridicule, minuscule cafard dans ce lieu que seuls les plus grands pouvaient occuper.

”Bonsoir Arcturus.”

Tu te mordis doucement les lèvres, toujours aussi intimidé, baissant les yeux, comme étrangement fasciné par le bout de tes chaussures, ou par le serpent autour de tes doigts qui ne cessait de siffler ses encouragements.

”On devrait parler, tu ne crois pas ?”