(18/08/1941) Débat politique en vue des élections Ministérielles

Après avoir salué ses adversaires, et le journaliste, il se positionna derrière son pupitre. Les mains posées à plat, comme pour s’ancrer face à l’immensité de la foule. Son regard est sincère, légèrement assombri par la gravité du sujet, mais il reste chaleureux, presque protecteur.

"Écoutez, cette guerre chez les moldus, ça change tout, forcément. On peut pas faire comme si ça nous concernait pas. Ces bombardements, ces familles brisées, ça nous rappelle à quel point nos mondes sont liés. Je vais être honnête : ça m’a poussé à me demander si on fait vraiment tout ce qu’on peut pour éviter que ce genre de drame arrive chez nous. Ça m’a aussi rappelé que se cacher derrière des protections magiques, c’est pas une solution durable. Parce qu’au fond, on vit sur le même bout de terre, on respire le même air. Cette guerre, elle m’a montré que l’isolationnisme, ça ne marche pas.

Ça a renforcé ma conviction que notre monde doit évoluer. Dans notre programme, on parle d’unir les sorciers et les moldus à long terme, mais ça commence d’abord chez nous. Ça m’a ouvert les yeux sur l’urgence de bâtir une société sorcière plus juste et plus solide, où chacun a sa place. Parce que si on reste divisés entre nous, si on laisse les inégalités nous gangréner, alors on n’a aucune chance de faire face aux défis extérieurs.

Cette guerre, elle m’a rappelé à quel point la paix est fragile, à quel point les injustices, les peurs, ça peut mener au pire. Et c’est pour ça que je suis encore plus déterminé à pousser pour des réformes profondes : pour qu’on soit un modèle de solidarité et qu’on puisse, un jour, tendre la main aux moldus, au lieu de leur tourner le dos."

Calme, Vihaan salue courtoisement ses adversaires ainsi que le présentateur. Il écoute Byron avant d’enchaîner :

« De mon côté, je pense que cette guerre a affecté ma vision du monde car les pertes que nous avons subies nous ont permis d’une certaine façon de nous rapprocher. Je ne parle pas que du confinement mais aussi des actions collectives qu’il y a pu y avoir ces derniers mois, ces petits gestes du quotidien dans les métros, dans les maisons partagées, parmi le personnel hospitalier de tout bord qui passent pourtant inaperçus d’habitude. Cela m’a fait prendre conscience que ceux qui nous protègent en étant à la LDV et ceux qui nous soignent, nous sauvent, ou prennent soin de nos morts, sont des héros et héroïnes de tous les jours.

En revanche, contrairement à mon confrère, je pense que nous sommes les victimes des moldus et qu’ainsi, nous devons continuer à rester vigilants et séparés de ces derniers pour ne pas que le bilan s’alourdisse. Ces actes du quotidiens, ces moments de fraternité et sororités entre nous tous ont démontré que nous étions capables de nous centrer sur nous-même pour nous en sortir et également récemment de nous réparer via les reconstructions dont beaucoup de mes concitoyens qui n’ont parfois rien en commun sont venus prêter main forte. C’est la beauté de notre société magique qui m’a touché.

Cette guerre m’a rappelé mon côté patriote et renforcé mon envie de justice pour le peuple britannique, non pas en nous jettant encore sous leurs bombes mais en faisant communauté ensemble et en la structurant mieux pour qu’elle fonctionne comme elle a toujours fonctionnée. »

Gellert se tenait droit et serein, après avoir salué les deux autres candidats et le présentateur. Il laissait l'honneur aux deux autres de prendre la parole en premier, s'appuyant donc sur leurs réponses.

" Monsieur Hastings et Monsieur Patil ont tous deux de très justes arguments. Des arguments que nous avons pourtant déjà entendu il y à vingt ans, à la fin de la Première Guerre Mondiale, durant laquelle nombreux né-moldus et sorciers se sont retrouvés sur le front, simple chaire à canon pour défendre un monde qui ne les accepte pas. Nous faut-il donc continuer à stagner ? Attendre encore que cette guerre ci se termine, puis profiter de vingt ans d'instabilités économiques et sociales avant de replonger une fois de plus dans le même cauchemars ?

Cette guerre est la preuve que nous devons prendre en main notre propre destinée, il ne s'agit plus de conflits entre classes, d'espérer des moldus, qui nous ont à travers l'histoire montré a maintes reprises ce qu'ils pensaient des Sorciers, seraient prêts à collaborer ou se terrer dans un nouveau Ministère Souterrain mais de faire en sorte que cela ne se reproduise pas, que vos enfants, nos enfants, n'aient pas à se retrouver une fois de plus dans notre situation actuelle.

Cette guerre pour moi est une piqure de rappel, combien de sorciers et sorcières se sont retrouvés à se réfugier sur nos terres pour fuir les combats incessants qui ont lieu en Allemagne, en France, dans l'Europe de l'Est toute entière ? Combien de temps encore doit le peuple regarder leurs rêves, leurs foyers, leurs boutiques être réduits en cendre mais risquer une vie à Azkaban pour avoir osé tenter de se défendre et de défendre les siens ? Il est temps de voir la réalité en face. Cette guerre est plus meurtrière dans cette simple année que la première, je promets ce soir, si je suis élu, de faire en sorte que notre communauté puisse se défendre face aux dangers extérieurs. "

"Mr Patil, vous oubliez que nos mondes sont déjà entremêlés. Vous pouvez pas parler de justice et de fraternité entre sorciers tout en disant que les moldus doivent rester de leur côté. Si on commence à ignorer les injustices extérieures, on va finir par importer les mêmes ici, à nos portes. La fraternité, elle commence par tendre la main, pas en construisant des barrières.

Grindelwald, vous parlez de prendre en main notre destinée comme si ça signifiait autre chose que votre obsession de tout contrôler. Vous prétendez vouloir éviter qu’on revive les horreurs de cette guerre, mais vos solutions, c’est quoi ? Diviser, dominer, imposer. Vous voulez protéger nos enfants ? Expliquez-moi alors comment les dresser à voir les Moldus comme des ennemis va garantir leur sécurité. C’est le meilleur moyen de préparer la prochaine guerre.

Ces sorciers et ces sorcières que vous mentionnez, ils fuient la violence, l’intolérance, les idéologies autoritaires. Vous pensez vraiment qu’ils seraient en sécurité dans le monde que vous proposez ? Un monde où vous seriez prêt à sacrifier nos libertés pour un semblant de protection ?

Vous dites que les Moldus nous ont toujours mal traités, mais c’est un mensonge simpliste. Oui, il y a eu des conflits, des injustices, mais il y a aussi des alliances, des partages, des familles mixtes. Ce que vous proposez, c’est de tout effacer pour nourrir votre vision de domination magique. Moi, je crois qu’on peut et qu’on doit faire mieux.

Cette guerre, elle nous rappelle qu’on doit bâtir des ponts, pas des murs. Qu’on doit affronter nos peurs ensemble, pas se replier dans l’isolationnisme ou, pire encore, l’autoritarisme. Si vous voulez vraiment protéger notre communauté, commencez par respecter ce qui fait sa force : la diversité, la solidarité, la liberté."