Chapitre 2 - Gods and monsters

Gods and monsters
Au milieu de l'après-midi du 12 octobre 1940, on pouvait apercevoir un fourmillement inhabituel autour de la banque pour sorciers Gringotts. Loin d'être choisi par hasard, cet endroit assurait que l'événement qu'il accueillait se déroula en toute sécurité. Des sorciers et sorcières affairées, chacun menant à bien sa tâche, allaient et venaient dans le majestueux hall. Car c'était bien en ces lieux que prendrait place la conférence de presse entre les trois dirigeants des partis politiques les plus soutenus par l'Angleterre. Pour l'occasion, les bureaux des gobelins avaient été déménagés pour laisser place à une scène en bois, assez large pour accueillir les orateurs. De multiples chaises avaient été disposées face à l'estrade, permettant aux journalistes de s'installer.

Le hall se remplit au compte-goutte, et chacun retint son souffle en assistant aux entrées des hommes du jour ; Hector Fawley affichait une robe de sorcier noire et finement brodée d'or, Gellert Grindelwald portait un costume d'un rouge sombre et une rose noire avait été glissée à sa boutonnière, tandis qu'Albus Dumbledore arborait un costume d'un vert pomme et une cape safran. Tour à tour, ils saluèrent les reporters dépêchés sur le terrain, avant de se positionner derrière le pupitre qui leur était réservé. Des Tireurs d'élite avaient été réquisitionnés également ; ils étaient au nombre de cinq, patrouillant dans la large pièce, ou se postant près de la scène.

Afin de modérer le débat et d'accorder la parole équitablement, une modératrice avait été engagée ; une femme élégante, d'un blond platine, dans un tailleur lilas. Elle se prénommait Donna Skeeter. A 15h pile, les plumes, carnets, appareils d'enregistrements et la radio de la Vox Populi étaient tous prêts à remplir leur devoir. La voix chantante de Mrs Skeeter se fit entendre :

« - Bonjour à tous, citoyens du monde magique ! Je suis Donna Skeeter, et serait votre modératrice tout au long de cette conférence de presse. Il est 15h et je peux vous affirmer que les trois hommes qui se tiennent sur l'estrade près de moi sont prêts à vous en mettre plein les mirettes, et les oreilles, pour ceux qui suivent cette émission depuis chez eux ou à la National Camelot Library ! Elle se tourna vers le parterre et afficha un sourire radieux : A nous ! Plusieurs mains se levèrent et elle donna la parole à un homme assis dans le fond : Oui, monsieur ? » « - James Denwick, pour la Gazette du Sorcier. Je souhaiterais adresser ma question à chacun de ces messieurs ; est-ce que les sorciers, aujourd'hui, doivent avoir peur de l'avenir ? »

Hors Jeu

• La conférence de presse se déroule le 12 octobre 1940 à 15h, entre les murs de Gringotts. Seuls des journalistes sont autorisés à assister physiquement à l'événement.
  
  
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• Nous espérons que ce sujet d'une forme différente vous plaira, amusez-vous bien !  
  
  #Chapitre2 #Intrigue
  

Gods and monstersJames Denwick, reporter de la Gazette du Sorcier, se tourna vers Gellert Grindelwald, devenu le visage de la plus forte opposition que la CMP pouvait connaître depuis leur création.

« Bien sûr, nous devons avoir peur. Quiconque prétendrait le contraire, vous berce d’illusions. » Il marque une pause, ignorant parfaitement ses homologues opposés.

« Ne parlons pas dans le vide pour nous rassurer et nous complaire dans une fausse sécurité. J’ai peur, pour les sorciers. J’ai peur pour les victimes de cette guerre. J’ai peur pour le vrai peuple. Je n’ai pas peur pour ces familles puissantes qui se terrent dans leurs tours d’ivoires, je n’ai pas peur pour nos politiques, influents et corrompus qui parviendront toujours à s’en sortir et qui méprisent son peuple… Non, j’ai peur pour les familles qui vivent comme n’importe quel sorcier, j’ai peur pour mes sœurs et frères sorciers qui perdent leurs foyers et leurs travails, au nom d’une guerre qui n’est pas la nôtre… Et ce n’est pas faute d’avoir prévenu. » 

La dureté commence à transparaitre dans ses mots. Gellert Grindelwald est convaincu.
« La guerre était annoncée, je vous l’ai annoncée. Et le pire reste à venir, soyez en certains. Ce que nous vivons à l’heure actuelle, n’est rien en comparaison de ce qui nous attends. Leurs armes seront plus mortelles, leurs bombes seront plus dévastatrices encore. Nous n’aurons plus le loisir de nous cacher dans leurs ombres, effrayés par leurs inventions…. Se cacher n’est plus une solution. Nous ne pouvons plus seulement compter sur nos langues-de-plomb, nos oubliators, ou sur le travail de la CIMS pour nous protéger. Nous ne pouvons pas mettre notre avenir entre les mains d’individus qui seront dépassés par leurs avancées et leurs conflits. »

Quelques secondes de silence.

« J’ai peur pour notre avenir. Mais sans peur, nous ne pourrions guère faire preuve de courage. Et nous avons besoin d’être courageux ensemble pour avancer. Avoir peur, oui ! Mais rester terrorisé et attendre sagement la mort, en espérant que le sort nous épargnera ? Non. Nous n’avons pas à endurer leur haine, nous n’avons plus à porter les chaînes d’un ordre dépassé… ! »

Un nouveau silence, un bruit de fond dans ce hall remplit par une foule de reporter. C’est pourtant la voix agréable et féminine de Mrs. Skeeter qui vient faire grésiller les postes radios des londoniens sorciers :
« Je vous remercie Mr. Grindelwald pour votre réponse. Mr. Fawley, vous qui êtes actuellement en poste, que répondrez-vous à cette même question ? Pensez-vous que Mr. Grindelwald a raison de dire que nous devrions avoir peur ? »

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  #Chapitre2 #Intrigue
  

Gods and monstersJames Denwick, reporter de la Gazette du Sorcier, se tourna vers Gellert Grindelwald, devenu le visage de la plus forte opposition que la CMP pouvait connaître depuis leur création.

« Bien sûr, nous devons avoir peur. Quiconque prétendrait le contraire, vous berce d’illusions. » Il marque une pause, ignorant parfaitement ses homologues opposés.

« Ne parlons pas dans le vide pour nous rassurer et nous complaire dans une fausse sécurité. J’ai peur, pour les sorciers. J’ai peur pour les victimes de cette guerre. J’ai peur pour le vrai peuple. Je n’ai pas peur pour ces familles puissantes qui se terrent dans leurs tours d’ivoires, je n’ai pas peur pour nos politiques, influents et corrompus qui parviendront toujours à s’en sortir et qui méprisent son peuple… Non, j’ai peur pour les familles qui vivent comme n’importe quel sorcier, j’ai peur pour mes sœurs et frères sorciers qui perdent leurs foyers et leurs travails, au nom d’une guerre qui n’est pas la nôtre… Et ce n’est pas faute d’avoir prévenu. » 

La dureté commence à transparaitre dans ses mots. Gellert Grindelwald est convaincu.
« La guerre était annoncée, je vous l’ai annoncée. Et le pire reste à venir, soyez en certains. Ce que nous vivons à l’heure actuelle, n’est rien en comparaison de ce qui nous attends. Leurs armes seront plus mortelles, leurs bombes seront plus dévastatrices encore. Nous n’aurons plus le loisir de nous cacher dans leurs ombres, effrayés par leurs inventions…. Se cacher n’est plus une solution. Nous ne pouvons plus seulement compter sur nos langues-de-plomb, nos oubliators, ou sur le travail de la CIMS pour nous protéger. Nous ne pouvons pas mettre notre avenir entre les mains d’individus qui seront dépassés par leurs avancées et leurs conflits. »

Quelques secondes de silence.

« J’ai peur pour notre avenir. Mais sans peur, nous ne pourrions guère faire preuve de courage. Et nous avons besoin d’être courageux ensemble pour avancer. Avoir peur, oui ! Mais rester terrorisé et attendre sagement la mort, en espérant que le sort nous épargnera ? Non. Nous n’avons pas à endurer leur haine, nous n’avons plus à porter les chaînes d’un ordre dépassé… ! »

Un nouveau silence, un bruit de fond dans ce hall remplit par une foule de reporter. C’est pourtant la voix agréable et féminine de Mrs. Skeeter qui vient faire grésiller les postes radios des londoniens sorciers :
« Je vous remercie Mr. Grindelwald pour votre réponse. Mr. Fawley, vous qui êtes actuellement en poste, que répondrez-vous à cette même question ? Pensez-vous que Mr. Grindelwald a raison de dire que nous devrions avoir peur ? »

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  #Chapitre2 #Intrigue
  

Gods and monstersLe raclement de gorge caractéristique des prises de paroles du Ministre de la Magie se fait entendre. Le silence retombe.

« Vous connaissez ma position. Je pense que Mr. Grindelwald veut nous faire céder à la peur. Nous n’avons pas à céder, ni à la panique, ni à la peur. Ni à nous immiscer dans la vie des moldus. Ce n’est pas leur premier conflit, ni le dernier. Notre monde n’est pas exempté de conflits. Nous devons nous organiser et répondre de manière pragmatique à ce qui nous arrive. La menace est, certes, réelle, mais elle ne nous est pas adressée directement.. Ils ne sont pas en train d’essayer de détruire la magie. Et c’est notre magie qui nous protègera. Le Ministère de la Magie a été relocalisé afin de réunir nos forces et nous réorganiser pour répondre opérationnellement et concrètement à ce qui nous arrive. Nous…  »

Il est coupé, Hector Fawley, c’est la voix de Gellert Grindelwald qui résonne de nouveau, sidéré qu'il minimise autant les évènements :

« Mais là est tout le problème, Mr. Fawley. Vous êtes dans la réaction. Nous n’avons pas à subir les conséquences de leurs choix !  »

Indignation qui ronronne dans sa voix claire. Si Hector Fawley a l’air agacé, il n’en laisse rien paraître lorsqu’il reprend la parole, comme si son opposant ne l’avait jamais coupé. Il n’est pas ici pour éduquer cet homme, il mène un autre combat : celui de guider son peuple vers la lumière.

« Je m’engage, aujourd’hui, à assurer la sécurité de chaque mage et sorcière. Le Ministère de la Magie va renforcer les défenses magiques des habitations, des commerces, des lieux de vie, des allées magiques…. Nous allons faire le nécessaire. Nous avons levé 400 millions de gallions de fonds pour répondre à ce besoin urgent. Je m’engage aussi, aujourd’hui, à ce que tous les membres de la Local Defense Volunteers soient rapatriés à Londres et nos autres villes sorcières qui nécessitent davantage d’hommes et femmes volontaires. Chacun d’eux sera rapatrié ici et affecté à des missions d’organisations et de sécurisation des centres névralgiques sorciers. C’est ainsi que l’on maîtrise la peur : en agissant de manière lucide et cohérente. »

Le silence ne dure pas. La coquette femme reprend la parole :

« Albus Dumbledore. Vous allez clôturer cette question. Avez-vous peur de l’avenir ? »

Elle minaude presque, sa voix est mielleuse, définitivement conquise par l’homme qui se tient face à elle.

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  #Chapitre2 #Intrigue
  

Gods and monsters« Bonjour à nos auditeurs. Pour ma part… »

Sa voix est douce, calme, parfaitement posée. « Je rejoins l’avis de mes deux collègues. La peur est humaine et compréhensible. Nous sommes face à une menace qui n’a jamais été égalée jusqu’alors. Néanmoins, cette peur doit être constructive. Je n’ai pas peur pour l’avenir, voyez-vous. J’ai profondément confiance en nous, pour trouver en chacun de nous les ressources nécessaires pour nous rassembler. C’est dans des moments pareils que nos sociétés grandissent et s’enrichissent, où nous prenons malgré tout le temps de nous demander concrètement… Qu’est-ce que nous voulons ? Dans quel monde désirons-nous vivre ? Un monde où l’on assiste à l’horreur et au malheur en restant les bras croisés ? Un monde, où lorsque la peur nous étreint, nous écrasons la menace ? »

Son sourire semble palpable dans ses mots. Il regarde les journalistes, repose son regard sur la jeune femme face à lui avant de poursuivre, tout aussi sereinement :

«  Nous devons nous entraider. Le Ministère doit bien évidemment encadrer tout cela, mais cela ne doit pas s’arrêter à eux, ni même à la LDV. C’est l’affaire de tous. Nous, sorciers, nous, monde magique dans sa globalité, nous, non-magiques. Cette guerre, bien qu’elle ne soit pas la nôtre, n’épargne personne. Jeune, vieux, riche, pauvre, sorcier, centaure, moldu. Des milliers de sorciers ont aidé lors de la Première Grande Guerre Moldue, quand bien même était-ce interdit par le Secret. Nous devons faire la même chose. Unir nos forces. Autoriser des levées partielles du Secret Magique, pour construire cet avenir. Nous sommes des citoyens britanniques, tous autant que nous sommes. Et pour éloigner la peur, nous devons avancer ensemble. »

Calme plat.

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Gods and monsters« Messieurs, je vous remercie pour vos réponses riches. Au fond, dites-moi ! »

Une journaliste se lève, le micro vole jusqu’à elle pour l’entendre. Elle a une voix nasillarde, parfaitement insupportable, à l’image de son chignon à étage sur son crâne.

« Fleur Clark, de la Baguette Indignée. Ma question s’adresse à Mr. Fawley. Comment comptez-vous protéger, reloger et nourrir les sorciers concrètement ? Allons-nous vers un rationnement ? Comment est-ce que cela va se passer pour nous ? Pour ceux qui ont perdu leurs travails ? »

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Gods and MonstersAttentif à la réponse de son opposant idéaliste, Hector tourna son regard profond vers la journaliste qui prit la parole pour poser des questions à son attention. Son port de tête, digne et droit, ne fléchit pas malgré le ton rêche de Mrs Clark ; il s'avança vers son pupitre et disposa ses mains aux bords de celui-ci, comme s'il avait voulu que sa posture physique représenta son état d'esprit. Il était bien décidé à rassurer la communauté magique sur ses intentions et sur les mesures fraîchement établies :

« - Merci pour vos questions très concrètes, Mrs Clark. En tant que Ministre de la Magie, je souhaite être transparent avec chacun et chacune de vous. Sa voix forte résonnait dans le hall, bien qu'une pointe de douceur transparaissait dans son intonation. Le bien-être de chaque membre de la communauté magique est ma priorité en ces temps troublés. J'ai, personnellement, il y a quelques jours, rédigé des missives dont le contenu se déclinait en plusieurs missions attribuées aux sorciers et sorcières les plus compétents qu'il m'ait été donné de côtoyer. Une nouvelle équipe a été formée pour assurer la disposition d'artefacts permettant la protection d'espaces de vie - je tiens encore à remercier l'entreprise de la War Lock Warden, qui a répondu si rapidement à notre appel. Il marqua une pause. Car c'est bel et bien en mobilisant l'effort commun que nous parviendrons à nous protéger, et à offrir un quotidien décent à tous ceux qui sont victimes de cette guerre. Le rationnement est effectivement prévu, ainsi que des actions visant à développer l'autonomisation de notre pays pour la production de denrées alimentaires et non-alimentaires. A propos des emplois, j'encourage chaque citoyen du monde magique à se montrer tolérant et volontaire ; tout travail mérite salaire, même les corvées ingrates, même les petits services journaliers. Je ne les laisserais pas nous affaiblir, et nous trouverons toujours des solutions pour nous soutenir les uns les autres. Il n'y a que de cette façon que la communauté magique pourra se relever de cette crise ; unis et indivisibles. »

La déclaration du Ministre créa une vague de réactions contenues dans le parterre qui faisait face à l'estrade. Certains approuvaient, d'autres n'étaient pas dupes. Ce qui était sûr, c'est que ces mots n'avaient laissé personne indifférent. La voix aïgue de Donna Skeeter reprit : « - Merci pour vos éclaircissements, Mr Fawley ! Mademoiselle, nous vous écoutons. » lança-t-elle à l'adresse d'une autre journaliste, assez jeune.

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Gods and Monsters Elle était drôlement jeune la petite journaliste, qui s'élevait. Le visage parsemé de tâche de rousseur, ses cheveux carottes tombaient en boucles dissipinées. Elle semblait si frêle, la petite, prête à s'effondrer à la moindre bourrasque, si craintive de tous ces regards braqués sur elle ! La pauvre enfant, elle qui avait choisi de vivre dans un monde si dur !
Pourtant, lorsqu'elle s'exprima, elle fut claire, ses syllabes joliment détachées. Et surtout ? Sa question ne lui ressemblait en rien, dégainant aussi vite que son ombre, d'une justesse incroyable. Ah, elle leur en bouchait un coin ! « Bonjour. Minerva Brennan. Mr. Dumbledore.. » Son accent irlandais se faisait entendre dans les grésillements de la radio, ce même accent qui semblait plaire à Donna Skeeter.  

« Pourquoi vous intéressez-vous davantage à l'unification du monde moldu et magique alors des centaines de nos confrères et consœurs subissent les conséquences tragiques d'une guerre qui ne nous concerne pas. »

Le silence retombe, des sourires satisfaits se glissent sur quelques lèvres. Comment allait-il pouvoir se dépêtrer de cette véritable attaque, quasi personnelle ?

La voix d’Albus Dumbledore s’élève après quelques secondes de silence. Il est calme, malgré la fermeté de certains de ses propos : « Miss Brennan, je vais sans doute vous décevoir, mais votre question est biaisée par votre propre point de vue. Votre question traduit d’ailleurs la vision de notre majorité au gouvernement et notre pays, tenue par la CMP. Je ne vous lancerai guère la pierre, c’est là le résultat d’années trop nombreuses à mon goût de propagande puriste. Propagande insidieuse qui a commencé bien avant votre naissance, si je puis me permettre. »

La journaliste semble être pincée, touchée par l’attitude suffisante du politique, elle était jugée là, sur son âge bien plus faible que le sien. Que ceux qui pensent Albus naïf et doux soient détrompés.

« Qui sont au juste vos confrères et consoeurs, Miss Brennan ? Les mages et sorcières, j’imagine ? Là est la teneur principale de mes propos. Nos consoeurs et confrères, sont nos concitoyens britanniques. Si demain le territoire venait à disparaître, si l’armée nazie parvenait à débarquer sur nos terres, partagées avec les moldus ? Resteriez-vous, là, les bras croisés à les regarder mettre à feu et à sang les moldus ? A détruire notre patrimoine magique ? Leurs armes ne font pas de distinction entre sorciers ou moldus, entre hybrides ou créatures… »

Son discours fait écho à celui de Gellert Grindelwald, cela étonne presque, pourtant, les personnes qui leurs sont intimes savent qu’ils se sont côtoyés longtemps, qu’ils se sont supportés. Leur amitié si forte, pourtant maintenue méconnue du grand public, est réelle.

« Unir le monde moldu et magique, permettrait de pouvoir unir nos forces. Unir ces deux mondes, même de manière temporaire, permettrait de mettre nos familles à l’abris, de pouvoir repousser cette armée. Qu’en savons-nous, si certaines de nos actions ou des leurs, ne mettent pas à mal leurs actions ou les nôtres ? Nous avançons aveugles, sans toutes les informations. Unis, nous pourrions défaire n’importe qui. »

Hector Fawley marmonne tout bas : « Et faire n’importe quoi. »

Albus reprend : « Nous unir veut aussi dire que nous reconnaissons leur existence, à eux. Nous unir signifie que nous reconnaissons leur droit d’exister, à la dignité, des droits fondamentaux… Pas seulement pour nous sorciers. Mais pour tous. Ceux aux sangs moldus, sirène, géant, vélane et que sais-je encore. Alors non, je ne suis pas d’accord avec vous Miss Brennan. Cette guerre nous concerne tous, et vous aussi. »

Il semble satisfait, et confiant de son propos. Pourtant, Gellert Grindelwald prend la parole à son tour, pour s’adresser directement à son homologue : « Et eux, qui sont majoritaires, Albus Dumbledore, vont-ils reconnaître notre existence, nos droits ? Eux qui sont 2 milliards sur terre, vont-ils seulement nous accepter ? Eux qui sont déjà incapables de s’entendre entre eux, nous qui sommes incapables de reconnaître des droits à nos minorités, qu’en serait-il de nous ? La plus grande minorité de leur monde ? N’as-tu pas l’impression qu’encore une fois, nous mettons notre destin, notre survie, notre avenir entre leurs mains ? De répéter encore et encore les histoires passées ? »

Là est leur discorde principale, l’un dira l’autre trop extrême, l’autre trop naïf. « Si nous sommes capables de bon sens, ils en sont parfaitement capables aussi ! » répondit, agacé, Albus Dumbledore.

« Mais le bon sens de chacun est que chacun protège ses propres privilèges ! » s’indigne Gellert Grindelwald.

Ils pourraient se chicaner encore longtemps, mais c’est le Ministre de la Magie qui intervient : « Là est toute l’importance du Secret Magique, messieurs. Je doute très sincèrement que nous puissions en demander autant de tant de populations et pays différents. La menace est bien trop grande que nous puissions l’affronter, même si nous étions, tous, unis. »

Donna coupa court à ce début de débat : « Je vous remercie messieurs, nous allons nous arrêter ici sur la question. Monsieur, là-bas ! Oui ! » L’homme est en réalité un gobelin. Sa voix est rauque, gutturale, certaines intonations sont presque grinçantes. « Kragluk, journaliste du Bureau de Liaison des Gobelins du Ministère. Nous avons une question pour Mr. Grindelwald. Vous affirmez souvent, à juste titre, que nous devons prendre les choses en main. Concrètement, si vous arrivez au pouvoir, qu’est-ce que vous ferez ? Avec qui ? »

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  #Chapitre2 #Intrigue
  

Gods and Monsters Malgré son intervention précédente quelque peu vive, Gellert se tenait toujours droit et digne face à son auditoire ; il bomberait presque le torse à l'écoute de la question du gobelin. Car le mage est fier de ses idéaux et de ce qu'il promeut, fier de pouvoir, aujourd'hui, se mesurer à ses opposants pour révolutionner le monde dans lequel ils vivaient. Terrés comme des proies potentielles, occultés sciemment dans leur univers caché où la crainte d'être ce qu'ils sont le maintenaient dans cet état ; alors, étaient-ils vraiment ? Puisque la communauté sorcière n'assumait pas sa propre existence aux yeux du monde, pouvait-on réellement parler d'une vie accomplie ? Non, il était convaincu que la condition des êtres magiques valait mieux, bien mieux, que ça. Continuer de se laisser définir par la crainte d'être révélé, comme s'ils n'avaient même pas le droit fondamental d'exister, il ne pouvait plus le tolérer. La liberté n'était pas une récompense, mais un dû qui leur avait été trop longtemps refusé. Il s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole :

« - J'apprécie votre question, monsieur Kragluk, car elle me permet de pouvoir éclaircir un point qui a fait couler beaucoup d'encre, donné naissances à quelques rumeurs concernant la Ligue ; vous demandez avec qui nous comptons agir ? Je vous répondrais avec tous ceux qui souhaitent que nous vivions dans un monde plus juste pour notre communauté. Avec tous les êtres magiques qui veulent mettre un terme à ce régime qui nous contraint de vivre dans l'ombre ; levons les barrières qui existent d'abord chez nous avant de prétendre pouvoir cohabiter avec les moldus. Il est temps que le monde de la sorcellerie s'éveille et constate qu'il n'a pas à subir la peur archaïque qu'on lui impose depuis tant d'années. Son regard perçant se tourna vers Hector Fawley, et son silence souligna le sous-entendu qu'il venait de formuler. L'on a voulu me prêter une idéologie qui n'est pas, et n'a jamais été la mienne ; on m'a qualifié d'extrémiste, de puriste, de rejeter les créatures et êtres magiques… Je puis vous assurer, citoyens du monde magique, que ni la Ligue, ni moi-même ne soutenons de telles valeurs. Sa voix s'était faite forte, assurée, pour que ses propos puissent s'imprégner dans les esprits de tous les auditeurs. Quant aux actes, ils sont on ne peut plus clairs ; dévoiler notre existence aux moldus et se saisir des conséquences qui en découlent. Je ne saurais accepter que mes frères et sœurs se voient, encore, brimés et contraints ; vous êtes ce que l'univers a créé de plus beau et aussi de plus puissant. Ensemble, prenons ce qui nous revient de droit, devenons maîtres de notre destinée ; soyons légion, soyons forts, soyons dignes de notre nature ! »

Un élan dans son intonation, une flamme dans ses yeux clairs ; il avait exposé de façon claire et concise ses arguments, mais ne pouvait s'empêcher de transmettre son émotion. Après tout, tous les regards étaient rivés sur lui, toutes les oreilles déployées pour l'écouter ; pourquoi s'en serait-il privé ? Il était grand temps que les choses changent, il ne fallait plus perdre une minute à discuter les raisons d'une telle avancée. Il reprit :

« - Je crois avoir déjà prouvé ma bonne foi à tous et chacun en partageant la vision funeste de cette tragédie qui détruit nos villes, qui déloge nos pairs, qui tue les nôtres. Je vous demande, s'il vous plaît, à tous, de considérer tout cela lorsque vous irez déposer vos votes dans les urnes aux prochaines élections ministérielles. »

Donna Skeeter prend un petit temps à rebondir, elle-même saisie par les propos du sorcier. « - Merci pour votre réponse détaillée, monsieur Grindelwald. Nous avons le temps pour une dernière question, afin de clôturer cette conférence de presse ! » Quasiment toutes les mains se levèrent dans le parterre de journalistes, il lui fût difficile de pouvoir choisir. Elle donna la parole à un jeune homme bien bâti, qui se dressa de toute sa grandeur : « - Miles Kenway, pour la Gazette du Sorcier. Je souhaite adresser ma question au Ministre ; comment se dérouleront les prochaines élections ? »

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• Comme précisé à la fin du post, cette relance sera la dernière ; nous conclurons cet event au prochain post MDJ !  
  
  
• Il n'y a pas de sondage lancé pour ce dernier tour.
  
  #Chapitre2 #Intrigue
  

Gods and Monsters La question du reporter de la Gazette du Sorcier raisonnait encore dans tous les esprits. Comment vont s'organiser ces élections, dont les primaires ont été tragiques ? Le Ministère et ses années de travail, détruit sous les bombardements ; des centaines de morts parmi les membre de Ministère, politiciens et adhérents aux partis. C'est une perte innommable et incommensurable pour la communauté sorcière britannique. Elle porte en elle, et ce, depuis le début du Blitzkrieg de profondes blessures qui ne cessent d'enfler, nuit après nuit, jour après jour ; dans une passivité douloureuse.

« Mr. Kenway et à tous nos auditeurs, mes chers sorciers et sorcières... De nombreuses réunions ont été tenues par mon cabinet et de rencontres avec les présidents de la WSU et LMD ces derniers jours. En l'état actuel, nos trois partis comptent de nombreuses pertes. Nous allons donc, dans un premier temps, réouvrir les portes de chacun de nos partis. De nombreuses places sont vacantes, nous faisons donc un appel global aux hommes et femmes qui souhaitent s'investir. Notre société en a besoin plus que jamais. Néanmoins, il n'y aura pas de nouvelle campagne électorale, nos programmes restent inchangés. Seuls les tracts publicitaires seront autorisés. » Le gouvernement et les partis ont déjà écoulé bon nombre de gallions pour les campagnes des candidats qui se présentaient aux primaires, désireuses de devenir le nouveau visage des factions politiques, et peut-être un jour devenir le prochain Ministre de la Magie.  « Pour rappel, seuls les adhérents à un parti politique peut voter le prochain président, le prochain candidat aux Ministérielles de son parti. » Cela semble évident pour lui, et pour chacun des sorciers investis en politiques, mais il préfère le rappeler, car tout le monde n'était pas friand de politique. Néanmoins, avec la conjonction actuelle, peut-être qu'ils se sont trouvés la force et le courage d'agir pour cette société. « Ensuite, nous ré-organiserons, dans des bureaux de votes séparés et protégés, les primaires, afin de désigner les prochains présidents de nos partis respectifs. Et suite à cela, les élections ministérielles s'enchaîneront. »

L'assemblée ne trouve rien à redire. Mais le reporter de la Gazette du Sorcier reprend la parole pour une ultime question : « Certains d'entre vous, on perdu des adversaires de taille pour les primaires. Qu'advient-il, si vous êtes seul à être en lisse pour la place ? Pourrez-vous dire que les primaires sont belles et bien représentatives de la volonté du peuple ? » Le silence retombe. Hector Fawley regarde le journaliste quelques longues secondes avant de reprendre la parole :  « Je ne doute pas, pour ma part, de notre communauté. Je sais qu'il existe des sorciers qui veulent changer les choses et qui sont aptes à concourir à nos côtés. Evidemment, la situation complique tout, et nous sommes dans l'urgence. Mais si nous voulons cesser d'être dans la réaction que l'action, nous devons tous nous sentir responsables et concernés par notre avenir. »

Son sourire est aimable, presque amer. Donna Skeeter se lève presque d'un bond dansant, avant cloturer l'interview.

« Je vous remercie Mr. Fawley pour ces explications. Je remercie aussi Mr. Grindelwald et Mr. Dumbledore pour votre temps et vos réponses. Je remercie nos nombreux reporters, ainsi que tous nos auditeurs. Nous reviendrons dans quelques jours pour analyser avec vous, le déroulement des primaires. Que la Magie soit avec vous et qu'elle vous accompagne au travers ces journées ! »

Donna Skeeter et les présidents des partis échangent de franches poignées de mains avant de se séparer.

Le grésillement de la radio s'estompe, enchaînant sur un morceau de jazz sans transition.

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• Ceci est la fin de l'interview.
  
  #Chapitre2 #Intrigue